Chronique historique

Les guerres

Des hommes et des faits

Les monuments de Ger

13-Le Siècle des Lumières

Que deviennent les potiers

Une sordide querelle opposa en 1742 et 1743 les Potiers de Ger aux commissionnaires en beurre d’Isigny sur-Mer. À l’époque ceux-ci figuraient parmi les plus importants clients de nos potiers. Le fond de ce différent n’était en réalité qu’une bataille entre concurrents (Ger et Vindefontaine près de Coutances) pour l’exclusivité de la fourniture des pots à beurre (tinettes) sur le marché d’Isigny qui était le plus important du Cotentin.
Les Potiers de Ger furent déboutés, ce qui ne les empêcha pas de maintenir leurs activités durant encore près de deux siècles.

La poterie de Ger était très réputée à l’époque pour la qualité de conservation qu’assuraient ses pots aux différents produits qu’ils étaient amenés à contenir. C'est pourquoi on trouve trace des poteries de Ger dans tout l’Ouest de la France, en Angleterre et même au Canada, près de Trois Rivières. Les poteries découvertes sur une île du fleuve Saint Laurent proviendraient du séjour effectué par Samuel de Champlain, fondateur du Québec, entre 1603 et 1608.

Les soules de mars

Un jeu traditionnel à cette époque dans le bocage a lieu chaque année : “la soule de mars” grosse balle de cuir remplie de son confectionnée par la dernière mariée de l’année dans le village où se déroule le jeu, c’est-à-dire alternativement : Ger, Yvrandes, Saint-Jean des-Bois, Saint-Cormier-des-Landes et Chanu. La balle doit être conservée et apportée en un lieu précis avant la nuit, par une des équipes. La lutte est dure et même violente, chaque année des blessés et même parfois des morts sont à compter. Plus de deux cents participants s’affrontent à chaque fois. Cette coutume ne sera supprimée qu’à la révolution.

La période pré-révolutionnaire

Ger semble avoir retrouvé pour quelque temps une certaine sérénité. Monseigneur Durant de Missy lors d’une visite en 1749 trouve l’église très pauvre. Gilles Théot et André Mauger, prêtres, instruisaient les garçons, Anne Monlien et Marie Lemoine, les filles. Marin Calendo III, Charles Degrenne, Jean Lemercier et Étienne Jolivet se succédèrent à la tête de la paroisse.
Dans cette même période, Ger a vu naître le 18 octobre 1787, l’un des ecclésiastiques les plus éminents du diocèse, l’abbé Jacques Mauger supérieur du Grand Séminaire de Coutances, vicaire général honoraire et chanoine théologal du chapitre de la même ville. Le clergé tout entier le désignait à la dignité épiscopale, s’il eût survécu à Monseigneur Dupont-Poursat. Il est mort à Coutances le 30 juillet 1833.

La Carte ci-dessus montre les chemins d'acheminement des pots de Ger vers les ports d'embarquement.

© Cartes extraites de l'ouvrage "Au gré du pot" réalisé sous la direction de Frédérique Fromentin et Benoît Coutancier
Université de Rennes 2 Haute Bretagne - MTS Métiers de l'Exposition - Patrimoine.